Une plainte peut s’entendre de deux façons. En premier lieu, se plaindre, c’est exprimer une sensation désagréable et pénible, comme la douleur. Dans ce sens, les plaintes d’un patient sont un symptôme, qu’il convient de recueillir par l’interrogatoire.
Une plainte peut être aussi l’expression d’un mécontentement, pour des raisons plus ou moins valables : on peut se plaindre du retard d’un médecin, de la qualité de la nourriture, ou de ce que l’on estime être des soins de mauvaise qualité. Certaines de ces doléances, qui s’expliquent par l’inconfort lié à la maladie, ne sont pas toujours justifiées : une plainte est éminemment subjective, mais doit toujours être entendue par le personnel soignant. Dans cette acception, il est plus pertinent de parler de doléances que de plaintes proprement dites.
Le mot « plainte » a aussi un sens juridique, de plus en plus souvent employé dans le domaine médical ; c’est ce que l’on appelle la judiciarisation. A chaque fois qu’un patient (ou sa famille) estime qu’il a subi un préjudice à l’occasion d’un soin, il peut « porter plainte » pour obtenir réparation : plainte au civil (pour obtenir des dommages et intérêts), plainte au pénal (pour obtenir une condamnation), ou encore plainte administrative. Un patient ou un médecin peut porter plainte auprès du Conseil de l’Ordre des médecins pour manquement à la déontologie.
Plaindre est à la fois un verbe pronominal : un individu plaintif se plaint de quelque chose ou de quelqu’un, et un verbe transitif : on peut plaindre quelqu’un de quelque chose, notamment un patient de sa maladie.