Bien que le cerveau et les poumons soient aussi des viscères, puisque ce sont des organes situés dans une cavité corporelle (la boite crânienne et la cage thoracique en l’occurrence), l’usage veut que l’on réserve ce mot aux organes situés dans la cavité abdominale (l’équivalent des abats en boucherie). Il y a ainsi des viscères pleins : le foie, la rate, le pancréas et les reins, et des viscères creux : le tube digestif à partir de l’estomac, et la vésicule biliaire.
La chirurgie viscérale est celle qui s’occupe des organes abdominaux dénommés viscères, qui appartiennent tous (sauf les reins) au système digestif. Cela explique que « chirurgie viscérale » soit synonyme de « chirurgie digestive » (qui s’occupe également de l’œsophage, viscère thoracique).
Un chirurgien qui pratique la chirurgie viscérale est un « digestif » ou un « viscéraliste ». On dit aussi communément « le mou » pour la chirurgie viscérale, et « le dur » pour la chirurgie osseuse. Les chirurgiens « mous » ne s’en offusquent pas.
Dans le langage courant, quand on tient à quelque chose ou à quelqu’un « comme à la prunelle de ses yeux », on dit qu’on y est « viscéralement » attaché.
Si, cas exceptionnel, une plaie opératoire abdominale se désunit complètement, on assiste à une éviscération (autrement dit, les viscères à l’air !).
Lors d’une autopsie, le médecin légiste éviscère le sujet, en lui enlevant tous les viscères pour les étudier.