La peste est une zoonose (maladie animale transmissible à l'homme) d’origine bactérienne, qui fut responsable d’un très grand nombre de morts dans l’histoire de l’humanité. La peste noire qui sévit en Europe de 1347 à 1352 en Europe, en provenance d’Asie, tua 40% de la population française à partir de Marseille, port où les rats présents sur un navire génois contaminé disséminèrent la maladie. Le rat est en effet l’organisme-réservoir de l’agent bactérien, le bacille de la peste, appelé Yersinia pestis en l’honneur du bactériologiste français Alexandre Yersin qui le découvrit en 1894. Le vecteur de la maladie est la puce du rat, qui inocule la bactérie par piqure et aussi par ses déjections.
La peste se présente sous trois formes cliniques : la peste bubonique, la plus fréquente, la peste septicémique, la plus grave, et la peste pulmonaire ou pneumonique, la plus contagieuse. Bubon est un mot qui ne fait plus partie du vocabulaire médical ; il désignait une adénopathie.
Au Moyen Âge on donnait le nom de peste à toutes les épidémies graves, ce qui peut s’expliquer par l’étymologie : pestis, en latin, signifie maladie contagieuse. On a ainsi longtemps pensé que Saint Louis était mort de la peste à Tunis, alors qu’il est décédé d’une épidémie de dysenterie ou de typhus.
Si la peste n’a pas complètement disparu, elle n’est plus vraiment un problème sanitaire car Yersinia pestis est sensible aux antibiotiques, à l’exception des dérivés de la pénicilline.
Un patient atteint de la peste est un pestiféré. Pour éviter la contagion, les pestiférés étaient mis à l’isolement dans des structures spécifiques, comme l’hôpital Saint-Louis de Paris, construit par ordre d’Henri IV dans ce but. De nos jours, un pestiféré est quelqu’un d’infréquentable en raison de ses actes ou de ses opinions.
Le mot latin pestis a aussi donné naissance au mot anglais pest, qui désigne un organisme nuisible. C’et cette étymologie qui explique le terme de pesticide, substance destinée à combattre les nuisibles.