L’incontinence, cela n’étonnera personne, c’est le contraire de la continence. Mais si le terme de continence est plutôt employé pour désigner l’abstinence sexuelle ou la retenue dans les propos que pour qualifier un sphincter continent (c’est-à-dire efficace), le terme d’incontinence s’applique quasi exclusivement aux sphincters : incontinence urinaire en cas d’incompétence du sphincter de l’urètre, incontinence fécale pour l’incompétence du sphincter anal. L’adjectif incontinent s’applique aussi bien aux sphincters qu’aux patients souffrant d’incontinence.
L’incontinence urinaire, ou « fuites urinaires », désigne la perte involontaire et incontrôlée d’urines, soit spontanément, soit à l’occasion d’un effort (incontinence urinaire d’effort, IUE) comme la poussée, la toux, l’éternuement ou même simplement le fait de rire (rire à en « faire pipi dans sa culotte »). C’est un problème extrêmement fréquent, surtout chez les femmes ayant eu des enfants (l’accouchement par voie naturelle représente un traumatisme non négligeable pour le périnée et l’urètre, dont le sphincter est beaucoup moins performant chez la femme que chez l’homme).
L’incontinence pour les matières est nettement plus rare, mais est fréquemment associée à la sénilité, d’où la nécessité fréquente de mettre des couches aux personnes âgées dépendantes.
Dans la petite enfance, l’incontinence urinaire nocturne s’appelle l’énurésie, et l’incontinence fécale nocturne l’encoprésie.
Par ailleurs, le terme d’incontinence s’applique également aux valves cardiaques et aux valvules veineuses, ce qui entraîne un reflux sanguin. Au niveau cardiaque, cela donne l’insuffisance mitrale ou aortique. Au niveau veineux, les valvules concernées par ce phénomène d’incontinence peuvent être situées sur les veines profondes, d’où une insuffisance veineuse profonde, ou, plus souvent, sur les veines superficielles, notamment la grande et la petite saphènes, avec apparition de varices, témoignant d’une insuffisance veineuse superficielle.